A. Marro.Biology and Eugenics.ioi
comiques pour leur stupidité* et l’on est frappé de stupeur en constatant
que, de la génération de Socrate et d’Aristote, il n’est pas sorti la moindre
étincelle de science; que Charles V., Pierre le Grand, Napoléon I9 n’eurent
que des fils ineptes, et tant d’autres dont parle l’histoire, ou que tous les
jours on observe dans la société.
Aucun étonnement donc pour ce que Dante chantait jadis :—
“ Rade volte risurge per li rami
L’ umana probitade, e questo vuole
Quei che la dà, perché da lui si chiami.”
Même dans ces derniers temps, alors que Galton écrivait un volume pour
prouver que le génie tirait ses origines des familles dans lesquelles il s’
était pour ainsi dire préparé et mûri, Buckle niait cette transmission con
tredite par mille faits, t
Il existe des faits irréfutables à 1’ appui de 1’ une et de 1’ autre opinion.
L’influence de l’hérédité est trop évidente pour être niée, vu qu’on en
observe les résultats, spécialement dans les races et les peuples, comme par
exemple celles des Gaulois et des Germains, qui conservent de nos jours
encore les qualités morales signalées par César et Tacite il y a des siècles.
D’ autre part, il est des faits indéniables qui, en apparence tout au moins,
la contredisent, et cela nous conduit naturellement à reconnaître que, tandis
que la loi de l’hérédité existe réellement, il doit pareillement exister quel
ques agents modificateurs qui en dévient l’influence.
Une des causes perturbatrices, en apparence tout au moins, de l’héré
dité, réside dans l’union pas toujours homogène des caractères des parents.
Père et mère apportent dans la génération une quantité d’aptitudes, les unes
visibles, les autres latentes, qu’eux mêmes ont déjà reçues en héritage de
leurs auteurs. Si l’union est telle que les bonsi germes puissent s’addi-
tionner, alors les belles qualités du père et de la mère se porteront à un
degré de développement presque surprenant; si, au contraire, les qualités
de la mère sont en contraste avec celles du père et vice-versa, de deux
parents distingués peuvent naître des enfants médiocres.
Les effets de cette cause perturbatrice de l’hérédité difficiles à calculer
sont insuffisants à en expliquer toutes les anomalies vraies ou apparentes.
Inexplicables seraient, par sa seule invocation, les cas où il survient une
différence, allant parfois jusqu’ à la disparité des caractères des différents
enfants nés de mêmes parents. On doit par suite admettre d’autres
influences. Entre deux actes génératifs peuvent avoir lieu et adviennent réellement
des modifications dans l’organisme des parents, lesquelles doivent se réfléchir
sur les enfants qui naissent.
* Galeno, Quod animi vires corporis temperaturas sequuntur, p. 318. Venise, I7°9-
+ T. H. Buckle, Storia dell’ incivilimento in Inghilterra traduzione italiana, t. 1, cap.
IV., p. 187. Milano, 1864.