io8Section I.A. Marro.
accru chez eux le nombre des descendants de parents jeunes ; il est supérieur
à ila proportion des normaux, et atteint 13.5%.
Ce fait est naturel, parce que quand il s’agit de blessures simples ou de
rébellions, le manque d’affectivité peut avoir agi autant que le caractère
indomptable, supportant mal les offenses par une promptitude naturelle
(comme cela se présente fréquemment chez les jeunes), ou par excitation
alcoolique; tandis que chez l’assassin qui médite le coup et pousse la réaction
jusqu’à ôter la vie à son adversaire, les sentiments affectifs doivent toujours
être profondément altérés.
Une classe de criminels contre les personnes, dans laquelle les descendants
de parents âgés ne prédominent pas avec autant d’évidence, est celle des
coupables de viol, dont la proportion est de 30% ; nous avons toutefois en
compensation un nombre plus grand de mères âgées.
Parmi les aliénés, j’ai trouvé que tous les fils nés de pères trop jeunes ou
trop vieux présentent une proportion supérieure au normaux et aux délin
quants pris en totalité. Le nombre que j’en observais (100) ne permet pas
de déduire des conséquences très fondées sur le rapport des différentes
formes d’aliénation mentale avec l’âge des parents; j’ai trouvé cependant
que les formes qui guérissent le plus facilement, les mélancolies simples et
les manies, donnent relativement aux normaux un contingent un peu plus
élevé de fils de pères jeunes (15%), un peu moins de fils de pères d’âge
moyen (59%); et un nombre presque égal de fils de pères âgés, 25%. Dans
les formes mélancoliques dégénératives, le contingent des fils de pères
âgés atteignit le maximum ; deux internés affectés de phrénose hypocon
driaque ont été engendrés par des hommes dont l’un avait 56 et l’autre 61
ans, tandis que les mères n’en avaient que 38 et 34.
Dans les autres formes dégénératives, paranoïa, folie morale, hebephrénie,
épilepsie, nous avons aussi un nombre supérieur d’enfants de pères âgés,
47%, tandis que nous trouvons 35% d’enfants de pères d’âge moyen, et 17%
d’enfants de pères trop jeunes. La folie morale se distingue entre toutes
par la forte proportion d’enfants de pères âgés ; 5 sur 7 de mes examinés
se trouvaient dans ce cas, dont 3 avaient aussi une mère âgée : un seul,
dont le père avait 40 ans, l’autre eut pour père un homme de 21 ans.
Dans le nombre total des jeunes aliénés la descendance de pères âgés s’est
montrée dans la proportion de 41% et de 20% pour la mère, supérieure donc,
comme je l’ai déjà signalé, à la moyenne des aliénés en général : ce qui
prouve la plus grande fréquence du vice dégénératif chez les aliénés jeunes.
Parmi les paralytiques généraux, les fils de pères âgés abondent aussi :
44%. Dans cette classe les fils de pères jeunes se trouvaient en proportion
minime, 10%. Un paralytique, fils d’un père assez jeune, 27 ans, avait eu
dans ses ancêtres des cas d’une singulière longévité; sa bisaïeule paternelle
était arrivée à l’âge de 116 ans, ainsi que me !’a dit la femme du malade,
et sa grande mère qui, je crois, vit encore, en a 99 : cela prouve l’exactitude
de l’observation de Bail et Regis sur la longévité des ancêtres de cette classe