A. Marro.Biology and Eugenics.109
de malades, et confirme mon idée sur l’influence de l’âge avancé des parents
sur l’apparition, chez les fils, de psychopathies déterminées, y compris la
tendance au crime.
La forte descendance des paralytiques de parents âgés a été aussi constatée
par MM. Marie et Bonnet qui, en 1891, présentant au Congrès de Lyon
de 1891 une statistique des facteurs étiologiques de 300 cas de paralysie
générale, signalèrent parmis les facteurs divers la procréation tardive comme
facteur d’arterio-sclérose précoce fréquente.
Il m’a été aussi donné de rencontrer de nombreux cas de longévité chez les
ascendants des criminels ; et je me souviens de deux frères, l’un homicide
et l’autre voleur récidiviste, dont le grand-père paternel était arrivé à l’âge
de 110 ans, et qui comptaient d’autres vieillards dans leur famille.
Après avoir obtenu ce résultat chez les dégénérés, j’ai voulu porter mes
investigations dans un autre champ d’observations, pour voir si j’en trouvais
la confirmation.
Je m’adressai dans ce but à la bonne volonté des instituteurs des
écoles élémentaires, qui, après mon invitation, et sans être avertis de la
destination des indications que je leur demandais, m’envoyèrent un petit
relevé sur l’état intellectuel, sur la conduite en classe et sur le caractère
de 917 élèves, dont ils me donnèrent l’âge des parents.
Voici le résultat que j’en obtins pour ce qui regarde la conduite à l’école :
TABLEAU II.
Conduite a l’ecole des eleves en rapport avec l’Âge du pere.
Age du père. Bonne. Médiocre. Mauvaise.
25 ans et au-dessous ... 42 = 44% 3° —3!% 22 — 23%
De 26 à 40 ans................. 304 = 47% 216 = 34% 113 = 17%
De 41 ans et au-dessus ... 97 = 5I% 60 = 31% 32 = 16%
Parmi les enfants dont le père était au-dessous de 26 ans, nous avons
le maximum de mauvaises conduites et le minimum de bonnes, et cela
s’accorde avec la turbulence plus grande propre à la jeunesse, transmise aux
enfants par les pères qui n’étaient pas encore arrivés à la période de maturité
complète à l’époque de la génération.
Ce résultat confirme, par conséquent, l’irrégularité des caractères des
enfants nés de pères jeunes. Celui obtenu pour les élèves, fils de pères
âgés, semble, au contraire, contredire ce que l’examen des criminels aurait
pu faire supposer; cependant il est utile de faire observer que les délits
dans lesquels prédominent les descendants de pères âgés, crimes graves de
sang et escroqueries, sont commis surtout par des individus qu présentent un
délire plus ou moins net de persécution, ou qui montrent une grande habileté
de fiction. Or, les personnes atteintes du délire de persécution se trouvent
habituellement mieux dans un milieu où règne la discipline qui rend moins