R. Dupuy.Medicine and Eugenics.437
pupille paresseuse, dilatée ou contracturée, privés de réflexes sans qu une
lésion cérébrale en soit la cause.
Chez nombre de ces enfants arriérés, l’œil est terne, le regard vague,
sans expression, sans vie. Parfois au contraire, les yeux sont trop
brillants ; le regard est trop vif, trop perçant trop fixe.
Les vices de réfraction et la dyschromatopsie sont aussi des plus fré
quents. Les perversions de l’interprétation sont des plus nombreuses; la plupart
de ces enfants ne peuvent pas reconnaître les couleurs, évaluer les distances
et les dimensions des objets.
L’ouïe est anormale en ce sens que l’appareil auditif est incomplet
(absence d’un osselet, malformation du tympan, atrophie des organes de
Corti) et que l’acuité auditive est de ce fait amoindrie. La surdité a égale
ment une autre cause : la présence de végétations adénoïdes dans le pharynx,
principalement au niveau de la fossette de Rosenmüller qui obstruent un des
orifices de la trompe d’Eustache.
Par contre, nombreux arriérés présentent de l’hyperacousie, et ont un
goût marqué pour le musique.
Nous ne parlerons pas des malformations du pavillon qui sont des plus
connues (dimensions exagérées, mode d’implantation, dystrophies des lobes
et du tubercule de Darwin, etc...................)
Le goût présente de nombreuses anomalies. L’atrophie des papilles
explique pourquoi certains sujets sont incapables de discerner des mets
différents. Les perversions sont fréquentes (salacité).
~L’odorat a aussi ses anomalies. Sans parler des dystrophies externes
du nez qui, avec la bouche bée, résultat d’une respiration défectueuse par les
narines, complètent le portrait peu avantageux de l’arriéré, il faut mentionner
les anomalies internes (malformations ou hypertrophies de cloisons, absence
d’une narine, etc. . . .)
Chez certains, le sens olfactif est très diminué, chez d’autres au con
traire, il est très développé (les flaireurs) et dans de nombreux cas, on constate
aussi des signes de perversion dans l’interprétation de la sensation.
Aux anomalies du toucher se rattache l’étude de la main. Les mains
des arriérés présentent des types variés : mains longues et effilées, mains
courtes et grosses, mains rugueuses et violacées, mains carrées, mains en
trident, mains d’anthropoïdes, etc. . . . Les mains des invertis sexuels
hommes sont souvent identiques à celles des femmes (index plus long que
l’annulaire.) Comme pour les autres sens, on note de l’arriération et de la perversion :
absence de sensibilité (brûlures fréquentes), impossibilité de reconnaître la
forme de certains objets (notion du relief absente) ou la consistance de
certaines étoffes, difficulté pour différencier le froid de la chaleur en un
point donné, préhension difficile, maladresse, etc. . . .