43§Section IV.R. Dupuy.
Il est bon de faire remarquer qu’une déficience sensorielle est comme
compensée par le développement extraordinaire d’un autre sens.
Les arriérés ont souvent des hallucinations sensorielles.
En résumé, il est bien difficile d’établir une classification des enfants
arriérés basée sur leurs anomalies sensorielles, car les perversions sensorielles
se recontrent chez des sujets très normaux par ailleurs. Les anomalies
sensorielles à moins d’être complètes (aveugles et sourds-muets) ne sont que
les compléments de l’arriération somatique et intellectuelle.
Le diagnostic de l’arriération infantile ne présente pas grande difficulté.
L’évaluation du retard est plus délicate ; mais plus difficile encore est le
diagnostic de la cause. L’arriération est-elle d’origine cérébrale ou
endocrinienne ?
Si elle est d’origine cérébrale, y a-t-il lésion, troubles physiologiques
ou intoxication? Il est donc nécessaire de s’entourer de renseignements précis sur l’évolu
tion du sujet.
Etait-il venu à terme? Etait-il normal à la naissance? A-t-il présenté
des symptômes de méningisme? A quel moment a-t-il fait sa dentition?
A quel moment a-t-il parlé ? marché ? Chez un sujet plus âgé, à quel moment
est apparue la puberté? A la suite de quel incident a-t-on constaté un
arrêt du développement corporel de intellectuel?
Souvent les renseignements manquent ; le médecin en est réduit à des
suppositions. Les parents, dont l’amour est aveugle, ne se sont pas rendu
compte de l’état de leur enfant, ou ne se souviennent pas.
On pourra se baser sur l’état du pouls, de la pression artérielle, sur
l’examen des urines, la radiographie des os, etc. Ces différentes pratiques
ne donnent pas de certitude.
Seul le traitement opothérafique et médicamenteux combiné, véritable
“ pierre de touche” donne des renseignements par les résultats que l’on en
obtient. Il échoue dans les cas de lésion cérébrale pure, c’est-à-dire dans
les cas d’arriération atrophique mais il amène des modifications notables dans
les formes mixtes ou dystrophiques.
Le traitement des arriérés dystrophiques repose sur les constatations de
l’examen. Ce sont des sujets intoxiqués qui sont ou retentionnistes ou déminéralisés,
qui ont de Yanéjnie, de Yhyperleucocytose et une hypotension artérielle
habituelle. Ces particularités sont de règle, quelle que soit la prédomin
ance de l’arriération (somatique ou psychique).
Des états différents “a priori” relèvent donc de mêmes causes. C’est
pourquoi le traitement que nous indiquons donne des résultats dans des
cas très variés par leurs manifestations.