R. Dupuy.Medicine and Eugenics.441
Les grands facteurs de succès sont le jeune âge du sujet, la patience du
thérapeute et la constance des parents.
Sur 150 cas que nous avons étudiés et suivis, nous n’avons jamais eu
d’insuccès. On a toujours constaté des modifications plus ou moins appré
ciables, excepté toutefois dans des cas où les sujets étaient trop âgés. Et
pour l’instant, nous n’avons en vue que l’état mental, car l’opothérapie peut
produire des changements dans l’état somatique même à un âge avancé : à
la nubilité par exemple.
Le Dr. Edmond Perrier, à deux reprises, a communiqué nos résultats à
l’Académie des Sciences (janvier et avril 1912). Parmi les observations
auxquelles il faisait allusion, il se trouvait des cas traités par le corps
thyroïde depuis fort longtemps—et ceci sans résultat.
Après l’administration de l’opothérapie endocrinienne associée, on re
marque :
i°—Augmentation de la taille sans amaigrissement notable.
20—Augmentation très nette de la pression artérielle (40 à 50 en quelques)
semaines) et de la chaleur animale; diminution des battements cardiaques.
30—Modification rapide de l’élimination urinaire qui indique que le
sujet se désintoxique, et que le métabolisme tend à devenir normal.
4°—Atténuation et guérison d’anomalies d’ordre sympathique ou re-
fiexe : achroasphyxie, troubles de la vue, ptoses viscérales, incontinence noc
turne d’urine, etc...................
50—Métamorphose physique du sujet, qui porte sur chaque appareil en
particulier, et surtout sur le système génital (apparition de la puberté).
6°—Métamorphose intellectuelle par développement de l’idéation, du
raisonnement, de la coordination des idées ; l’asthénie et l’excitation céré
brales se modifient; l’attention et l’activité intellectuelles augmentent. Ces
sujets font souvent des progrès rapides à l’école, et sont capables de tenir
par la suite une petite place dans la société, de faire un métier, et ils de
viennent souvent d’excellents ouvriers.
Il est bien certain que les enfants arriérés qui présentent des anomalies
intellectuelles doivent recevoir un enseignement spécial, et ceci dans des
écoles autonomes avec système d’internat.
Dans ces écoles, le médecin devrait avoir le tâche prépondérante, car
tous ces sujets arriérés intellectuels sont souvent des malades corporels que
l’on doit soigner d’abord, et éduquer ensuite.
Nous ne parlerons pas de la pédagogie appliquée aux arriérés : cette
question a déjà été longuement traitée par des auteurs plus autorisés que nous,
mais nous ne saurions terminer ces quelques notes sans affirmer que pour
faire œuvre utile, le pédagogue doit être le collaborateur et l’ami du médecin.